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L'acouphène

DEFINITION - FREQUENCE

 

L’acouphène est une sensation auditive sans stimulation sonore extérieure ni signification, mais identifiable par ses caractères perceptifs : localisation, intensité, fréquence et timbre.

Il traduit un dysfonctionnement du système auditif et/ou d’autres structures pouvant interférer avec lui. Sous l’effet de processus cognitifs et émotionnels, l’acouphène peut être vécu comme une expérience désagréable pouvant impacter la qualité de vie.

L’acouphène est un symptôme fréquent, (10% de la population française dont 1% en souffre) et trop souvent minimisé par les médecins, même les ORL. Les patients se retrouvent trop souvent seuls face à leur souffrance.

La prévalence globale des acouphènes dans le monde serait de 14,4 %, soit environ une personne sur sept. La prévalence augmente avec l’âge, passant de 10 % pour les jeunes adultes à 24 % pour le troisième âge. 

FACTEURS DE RISQUE

Le principal facteur de risque favorisant l’apparition des acouphènes est une diminution de l’acuité auditive, ressentie ou diagnostiquée sur l'audiogramme, examen complémentaire essentiel réalisé par le médecin ORL ou l'audioprothésiste.

Cette perte d'audition, le plus souvent sur les fréquences aigües se produit de façon naturelle avec l’âge, et est alors considérée comme normale. On parle alors de presbyacousie, qui contribue à expliquer la forte augmentation de la prévalence des acouphènes - à titre de sifflement aigu - chez les personnes âgées.

Le nombre de cas concernés par une perte auditive liée à l'âge est multipliée par deux à chaque nouvelle décennie, de la vingtaine à la soixantaine.

Cette baisse de l’acuité auditive peut également être la conséquence de traumatismes auditifs ponctuels ou répétés faisant suite à une exposition chronique au bruit à des seuils dangereux pour l’oreille. Certains auteurs estiment même que 60% ont une origine évitable.

Récemment, plusieurs travaux ont rapporté une augmentation inquiétante des pertes auditives chez les jeunes. Elle serait associée à un mode de vie différent de celui de leurs parents, avec la démocratisation de l’écoute de musique à haut volume avec des casques ou écouteurs, ainsi que d’une manière générale l’exposition répétée à des bruits forts dans le cadre de leurs activités de loisir. Il faut donc s’attendre à une augmentation importante du nombre de personnes concernées par des problèmes d’acouphène dans les années à venir. A moins d'une PREVENTION EFFICACE+++

 

 

 

 

 

L’acouphène peut également avoir une origine médicamenteuse. En effet, la perte auditive est une des conséquences iatrogéniques de certains traitements. Le plus fréquent est la chimiothérapie, qui va endommager l’ouïe dans environ 50 à 70 % des cas, et ainsi entraîner ou favoriser l’apparition d’acouphènes. D’autres médicaments sur ordonnance ou en vente libre ont une composante ototoxique et constituent donc un risque supplémentaire de perte auditive et d'acouphènes.

LES DIFFERENTS TYPES D'ACOUPHENES

Il n’existe pas de catégorisation unique de l’acouphène qui fasse l’unanimité. Néanmoins, on distingue généralement :

  • D'une part, l'acouphène objectif provient d’une stimulation acoustique interne à l’organisme qui est le plus souvent due à une anomalie vasculaire. Très minoritaire, il ne concerne que 5 % des cas.

  • D'autre part, l’acouphène subjectif n'est perçu que par la personne concernée et compte pour 95 % des cas.

L'acouphène se présente rarement de manière aigüe ; il est alors souvent unilatéral accompagné d'une perte d'audition ou de troubles de l'équilibre, parfois avec un caractère pulsatile, en lien avec le battement du cœur ; la consultation ORL et les examens complémentaires sont alors indispensables pour faire le diagnostic ou éliminer des pathologies - telles que le neurinome de l'acoustique (tumeur bénigne qui se développe aux dépens du nerf vestibulaire) ou des pathologies vasculaires - qui peuvent bénéficier d'un traitement chirurgical.

 

L'acouphène est le plus souvent chronique ; on considère que l'acouphène est chronique quand il est présent sans interruption depuis au moins 6 mois.​

L'acouphène subjectif chronique est un symptôme : comment s'explique t'il ?

L’acouphène subjectif chronique est un symptôme. L'explication, en tout ou en partie, de ce phénomène s'appuie couramment sur une augmentation du gain central en réponse à une lésion auditive périphérique.

 

En effet, au niveau du cerveau, la zone corticale associée aux cellules lésées de la cochlée ne peut donc plus être stimulée. Les neurones corticaux auditifs vont alors se réorganiser en une nouvelle carte tonotopique, en étant désormais stimulés par les zones adjacentes. Chaque zone de la cochlée a une réponse en fréquence propre, associée à une zone corticale propre. L’association aux fréquences proches des neurones corticaux associés à la zone disparue va provoquer une surstimulation et donc une surreprésentation de la fréquence lésée, pouvant conduire à l’apparition d’un son fantôme.

Cependant, l’interruption du signal peut intervenir à d’autres endroits de l’oreille ou de la chaîne de transmission du signal nerveux. Ainsi, un bouchon de cérumen peut aussi être une cause de baisse d’acuité auditive et d’acouphène.

L'acouphène somatosensoriel est un acouphène subjectif ou somatique, pulsatile ou non, cranio-cervical, lié à un trouble myo-fascial (acouphène myo-fascial). Sa prévalence fluctue en fonction des études, de 16% à 80%. Le syndrome myo-fascial provient d'une « contracture » du muscle et de ses fascia (aponévroses), caractérisé par la présence de « trigger points »  et de  phénomènes douloureux (céphalée, migraine, cervicalgie) problèmes dentaires et de la mâchoire (bruxisme, hypertonie maxillaire). 

Le diagnostic réalisé  en thérapie manuelle en phoniatrie, fait l'indication d'un accompagnement thérapeutique par ostéopathie ou kiné maxillo-faciale.

L'attention focalisée est un autre processus explicatif. La gêne s'accroit souvent dans le silence, dans l'inaction, au moment de l'endormissement, et diminue pendant les activités quotidiennes. On peut utiliser l'analogie d'un rocher dans l'océan : à marée basse, on ne voit que lui ; à marée haute, il n'est presque plus visible, au milieu des vagues. Ou d'une bougie, dont la flamme, très présente dans l'obscurité s'atténue à la clarté du jour. 

Ce que l'on prenait pour un tigre menaçant se révèle être un petit chat ronronnant!

 

C'est par ce processus de défocalisation, c'est à dire d'ouverture du champs de conscience, notamment par la diminution de l'anxiété, l'écoute de son corps et de ses émotions que l'accompagnement par des approches thérapeutiques complémentaires en  psychologie, musicophonologie, musicothérapie, sophrologie, hypnothérapieorthophonie, permet au patient d'apprivoiser ses acouphènes et de ne plus en souffrir. 

Sans oublier le rôle de l'écoute, la sensation d'être reconnu par une équipe de soignants qui échangent, se coordonnent et permettent au patient de se sentir au centre d'un processus thérapeutique où il est acteur de sa propre évolution, voire témoin d'espoir pour d'autres personnes acouphéniques, en devenant patient ressources.

un homme portant un casque de protection sur les oreilles
un chaton dans la gueule d'un tigre

COMMENT APPRIVOISER SES ACOUPHÈNES ?

Dans le cas d’acouphène, il est important de ne pas s’isoler; certains groupes de parole permettent de trouver des solutions collectives, tels les ateliers HARMONIE SONORE de MUS'E ou les ateliers de sophrologie, ou l'association France Acouphènes.

Il est important d’apprendre à apprivoiser son acouphène. Cela passe par le fait de se faire plaisir à écouter des sons, de la musique et surtout de s’écouter soi-même.

Les équipes pluridisciplinaires agréées par l’Association Francophone des Equipes Pluridisciplinaires en Acouphénologie (AFREPA) offrent des accompagnements adaptés, en proposant d’échanger avec différents professionnels.

L'équipe pluridisciplinaire acouphènes d'Orléans est à votre écoute, pour vous accompagner afin d'apprivoiser vos acouphènes

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